Texte écrit et illustré pour l'école, autour du théme (encore une fois) de l'autobiographie.
"D'aussi loin que je me souvienne, je n'aime pas l'école.
C'est sûrement parce que je n'ai jamais eu beaucoup d'amis, et d'avoir toujours eu des difficultés pour étudier. Chaque jour était un supplice, et souvent j'avais des cauchemars (surtout avec la prof de maths, celle dont j'avais le plus peur).
Notre cher directeur, dans le discours du début de l'année, disait que l'école était notre "deuxiéme maison".
Pour lui peut-être! Mais pour moi c'était l'enfer...
Il n'y avait qu'une chose qui rendait mes jours plus légers: la lecture. Depuis que je sais lire que je dévore des livres: aventures, mystères, histoires de cape et épée...
Comme tous mes autres petits collègues (excluant les E.T. qui aiment l'école), j'attendais impatiemment la recrée.
Mais au lieu de courir vers les champs de foot, mal j'entendais la cloche, je prenais mon livre et sortais dans le couloir. Je me mettais dans un coin isolé, loin des regards et ... plongeais.
Je rentrais dans l'histoire et me laissais emporter, comme si je faisais partie de l'histoire, et j'étais bien.
C'était comme si l'école disparaissait.
J'aurais bien voulu que cela arrive!
Mais tout bonheur a une fin, et la cloche sonnait à nouveau. J'essayais rapidement encore d'attraper quelques morceaux de l'histoire, je ne voulais pas rester seule, revenir a la réalité.
Mais la prof arrivait, et je devais vraiment retourner en classe, et attendre que la cloche suivante m'apporte un vent d'air frais.
Ces heures solitaires n'ont diminué que quand j'étais en lycée.
Et le pire c'est que l'école me poursuivait jusque chez moi, car je devais étudier. En plus je suis une personne qui se distrait facilement et ne sait pas étudier.
J'ai réussi à surpasser tout ça avec l'aide d'une des personnes les plus importantes pour moi...
... ma maman.
Elle est née à Diksmuide, en Belgique.
Quand elle avait 23 ans, elle est venue au Portugal faire un stage, où elle a rencontré mon papa.
Deux ans plus tard, ils se sont mariés.
Puis sont nés les enfants: Emilie, Flavie, Alice et Guillaume.
Ma maman me dit que quand je suis rentré en CP, j'étais triste de ne pas pouvoir jouer tout le temps.
Mais ce qui m'a le plus marqué, ce fut quand j'ai appris à lire. J'ai eu besoin de beaucoup de temps.
Et maman s'est surmenée avec moi.
Elle m'achetait des livres, et tous les jours on lisait un peu, jusqu'à ce que j'y arrive.
Mais son travail ne s'est pas restreint à ça, car elle m'a aidé a étudier jusqu'en 3éme!
Elle lisait les livres, prennait des notes, et quand je débarquais à la maison, elle m'expliquait.
Une, deux, trois... mil fois ! Autant de fois qu'il était nécessaire.
Et ce n'était jamais peu!
Quand ma sœur aînée est née, mes parents ont décidé que maman resterait à la maison pour s'occuper de l'éducation des enfants.
Et heureusement qu'ils ont pris cette décision, car sans elle, je ne serai pas arrivé où je suis aujourd'hui.
Elle a eu beaucoup de patience et a donné beaucoup de temps pour moi. C'était bien nécessaire car je ne comprenais jamais rien et j'étais toujours tête en l'air.
Mais cela a construit l'idée que j'ai d'elle aujourd'hui: d'une femme intelligente et avec un grand cœur.
Même si elle a lâché ma main quand je suis rentré au lycée, je vais toujours la consulter pour des idées et des conseils.
En classe de 2nde, quand j'ai du choisir un domaine d'étude, c'est ma maman qui m'a conseillée "arts". Je trouvais que je n'avais pas de talent, et je serai allé vers "Littéraire" si je n'avais pas eu confiance en elle.
Et heureusement que je l'ai cru.
Maintenant que je suis en BD/Illustration et je sais que c'est la seule chose dans laquelle je vois mon futur.
Ce qui est drôle c'est qu'elle a contribué aussi indirectement avec le fait que j'ai suivi arts:
mon arrière-grand-père August Hillebrandt était peintre dans ses temps libres, quel beau passe-temps (j'ai hérité de la partie artistique mais pas de la peinture). Il faisait des copies de peintures célèbres comme celles de Brueghel ou de Van Eyck.
Mon grand-père Fernand Hillebrandt, malgré qu'il n'ait jamais travaillé ce coté, aime lui aussi dessiner.
Je ne peux pas oublier non plus mon oncle Dirk Hillebrandt qui, s'il avait eu l'opportunité de suivre son talent, serait allé loin. Quand il était plus jeune, il faisait des BDs, et comme il s'est toujours intéressé pour l'histoire, en 1995 il a dessiné une carte dans le genre de Mercator. Entre temps, il en a fait une dizaine, ayant besoin de près de 2 ans pour en préparer une, entre les recherches et le dessin final.
Malheureusement, ma maman n'a pas hérité d'aucune de ces qualités... Son répertoire de dessins se limite a trois ou quatre qu'elle répète à chaque fois.
Pour tout ça, je peux donc affirmer:
ma maman a beaucoup contribué pour ce que je suis aujourd'hui.